Roland BIERGE


NOUVELLE ETUDE présentera un ensemble d'oeuvre de l'artiste Roland BIERGE (1922-1991) dans ses prochaines ventes.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1946, il s'installe à Paris dans le quartier de Montmartre.

En 1947, la rétrospective Vincent van Gogh du musée de l'Orangerie est pour lui une révélation, « une découverte de la peinture qui provoque un tournant dans son œuvre ». Cette même année, il participe au Salon des indépendants pour la première fois et à Précy-sur-Oise où il habite, il peint des paysages d’Île-de-France, thème souvent repris plus tard. Vers la même époque il est engagé à l’atelier de décors de la Comédie-Française en qualité de décorateur.

Sa première exposition particulière a lieu en 1950 à la galerie La Boëtie et sera suivie d’autres en province, au Luxembourg, en Allemagne, à New York, etc. Il participe également régulièrement à des expositions de groupe, puis au Salon d'automne (sociétaire en 1952), au Salon de mai (à partir de 1969), de la Jeune Peinture, au Salon du dessin et de la peinture à l'eau, au Salon Comparaisons et avec le Groupe 109.

Paysages, portraits, nus et beaucoup de natures mortes, tels sont ses sujets de prédilection. Il aborde également les techniques du pastel, de la lithographie et du vitrail pour l’église de Bouchevilliers (Eure).

L’œuvre d’André Lhote et ses écrits ont retenu toute son attention, puis Jacques Villon, autre artiste représentatif du post-cubisme. 

Progressivement, le travail de construction de ses œuvres par grandes masses équilibrées étant atteint, Bierge s’éloigne du post-cubisme et abandonne les couleurs sourdes et feutrées pour aborder les couleurs pures. C’est l’époque où il exécute le nouveau plafond de l’Opéra Garnier (220 m2), de février à septembre 1964, d'après la maquette de Marc Chagall. (1964).

À partir de 1969, il prend peu à peu des libertés par rapport au dessin pour franchir le passage à une non-figuration dans la lignée d'un Estève ou d'un Poliakoff, révélant une palette d’éclatante polychromie : « des abstractions fauves aux tons purs et sonores savamment imbriquées » observe Gérald Schurr3. Pour Jean-Albert Cartier, « dans ses dernières œuvres Bierge atteint l’art de l’équilibre, parvenant à insuffler à la surface de la toile l’harmonie des couleurs, tout en conservant cette rigueur et cette mesure qui caractérisent l’ensemble de son œuvre ».

Bibliographie : 
Jean-Albert Cartier, Bierge en scène. Composition en art majeur, 1936-1990, Éditions de la Ville de Puteaux, 2012
Marie-Madeleine Bierge Maurice Monge, Catalogue raisonné de l' oeuvre peint 1936-1991, 2019, Gourcuff-Gradenigo